C’est un matin plutôt morne. Assise sur mon lit, j’entreprends, sans savoir pourquoi, un inventaire des choses que je possède. Des vêtements, des meubles, une belle maison. Je pousse plus loin mon énumération, allant jusque dans mon cercle d’ami. Ma famille, les frères Salvatores, Caroline, même la copine de Kol que je commence à tranquillement accepter dans ma vie. A toutes mes victimes… Étrangement, un sentiment de culpabilité remonte dans ma gorge. Laissant échapper un grognement, je sors rapidement de mon lit. M’étirant avec une grâce féline propre à mon espèce, je file rapidement choisir quelque chose à me mettre, une soudaine envie de sortir afin d’étouffer ce sentiment ressentit quelque minutes auparavant.

Je suis simplement en train de devenir folle…

Prenant mes clés, je me dirige vers l’entrée, tourne presque violemment la poignée de la porte pour l’ouvrir et la claque derrière moi. L’air frais me fouette le visage et me revigore aussitôt.

Une journée de shopping serait sympa tient… Mais avant, un petit verre au Mystic Grill va me revigorer.

C’est d’un pas décidé que je prends la route. Arrivée au Mystic Grill, je me diriges vers le petit bar. Posant mes fesses sur le banc, je commande un verre au barman et, aussitôt pris entre mes mains, je me tourne pour regarder les gens attablés. Certains sont à leur tout premier flirt, d’autres sont simplement des habitués de l’endroit. Des professionnels, des ainés, des étudiants. Ils sont tous si semblables, mais si différents en même temps. Je respire un grand coups, humant l’effluve du sang qui parcoure les veines de ses gens. Pauvres innocents… s’ils savaient ce qui trainent dans les rues. Ils n’oseraient pas sortir de leur maison. Je prends une gorgée de mon verre et le repose sur le comptoir, soudain nerveuse. L’homme qui vient de franchir la porte… Disons que je ne m’attendais pas à le revoir de sitôt. Klaus, ou plutôt mon frère, m’a surement déjà repérer. Si je me sauve discrètement dans les toilettes, peut-être qu’il repartira. Il n’oserait tout de même pas entrer dans la salle des dames, non? Me levant rapidement, je me dirige vers la salle de bain. J’ouvre et referme rapidement la porte, m’appuyant, de mon dos, sur la porte. Ainsi, s’il tentait de l’ouvrir, je pourrais le retenir un peu. Qu’allais-je lui dire? Depuis sa création d’hybride et l’engouement de la cure, j’ignore comment le prendre, quoi lui dire ou quoi faire en sa présence. Oui, il est de ma famille, mais j’ai l’impression que ses actions deviennent démentes. C’est certain que je suis une vampire et que nous vivons assez égoïstement. Mais il y a tout de même des limites. Réalisant que cela fait quand même quelques minutes que je suis là, j’ouvre légèrement la porte.

Mais merde!!! Il est assis à ma place en plus! Le comble serait qu’il boive dans mon verre en plus.

Je claquai la porte de ma force surhumaine. Quelques humains se tournèrent vers moi mais je n’en tiens pas rigueur. Je tournai tout de même mes yeux pour voir si je n’avais pas brisé la porte et j’échappai un soupir de soulagement à la voir intacte. D’un pas rageur, je viens me placer à coté de Klaus et le fixe d’un regard noir. Je toussote assez fort de façon à ce qu’il ne puisse pas m’ignorer.

Hum hum… peux-tu me dire ce que tu fais assis à MA place… *ton légèrement plus doux* cher frère?

S’il était venu s’assoir directement sur mon banc, c’est qu’il me voulait quelque chose. Je suis habituellement toujours ouverte à de nouvelles idées… Mais quelle idée avait-il en tête cette fois…